De quelques nouvelles recherches concernant 
  la présence dans le blason 
  de la famille RODRIGUES HENRIQUES du Collier de l'Ordre de la Jarretière
(Note rédigée par Paul S. en décembre 2000).
L'Ordre de la Jarretière fut fondé par le Roi 
  d' Angleterre Edouard III Plantagenêt, au début de la Guerre de 
  Cent ans, dans les années 1344/1351. Honni soit qui mal y pense ! 
  Il s'agit d'une distinction conférée au mérite 
  . Dotée d'un numerus clausus qui limite le nombre de ses Compagnons 
  en vie à 24 , ce sont le Roi et le Prince de Galles, titulaires de droit, 
  qui seuls choisissent, chacun d'eux, 12 bénéficiaires. 
  
  Parmi les tous premiers Compagnons (n°36) , on relève John 
  of Gaunt (Jean de Gand), Duc de Lancastre, troisième fils du Roi Edouard 
  III et de Filippa de Hainaut, frère puîné d'Edouard Prince 
  de Galles, surnommé le Prince Noir. John of Gaunt (1340-1399), 
  épousa en premières noces Blanche de Lancastre (1347-1369) dont 
  il eut deux enfants: Filippa de Lancastre et Henry.
  
  Filippa épousa en 1387 le nouveau Roi du Portugal Dom Joäo I d'Aviz 
  (1357-1433) qui avait accédé au trône, à la suite 
  d'un soulèvement en 1385. 
  Henry devait succéder en 1366 à son grand-père Edouard 
  III, comme Roi d'Angleterre.. Il règnera jusqu'en 1413.
  Dom Joäo I , désormais beau-frère du Roi d'Angleterre fut 
  nommé Compagnon de l'Ordre de la Jarretière par ce dernier 
  en 1407. Il devenait le 102ème titulaire de l' Ordre.
  
  Le fils aîné (bâtard) de Dom Joäo, Dom Afonso, Duc de 
  Bragance, (1380-1461), épousa Béatriz NÜNES ALVARES PEREIRA, 
  fille de Dom Nünes Alvares Pereira, Comte de Barcelos et "Holy Constable" 
  du Roi Joäo I. C'est grâce en effet au talent militaire de Dom Nünes 
  Alvares Pereira que Dom Joäo remporta -avec le concours d'archers anglais- 
  la bataille d'Aljubarrota contre le Roi de Castille Jean I dont l'épouse 
  était considérée jusque là comme la seule Prétendante 
  légitime au trône du Portugal, après le décès 
  en 1383 du Roi Dom Fernando son père. 
  Dom Afonso de Bragance devint sous le règne de son père dom Joäo 
  I, le chef de la Noblesse du Royaume. Deux cents ans plus tard, après 
  un nouveau soulèvement, la MAISON DE BRAGANCE dont il 
  était le Fondateur, règnera sans discontinuer sur le Portugal 
  jusqu'en 1910.
  Dom Afonso et son épouse Béatriz Nünes Alvarès Péreira 
  , comme leurs descendants, ont fait tout naturellement figurer dans leurs armes 
  l'insigne de l'Ordre de la Jarretière dévolu 
  à son père ainsi qu' en 1427,à un de ses frères, 
  dom Pedro Duc de Coimbra .
  Or que ce soient les Alvarès, les Nünés, 
  les Péreira, il apparaît tout au long des documents d'archives 
  que j'ai pu consulter que ce sont tous des RODRIGUES dont ils revendiquaient 
  périodiquement le nom.
  À titre d'exemples, on relèvera parmi les ancêtres en ligne 
  directe connus au 16ème siècle, Diégo ALVARES LOPES 
  qui a épousé une MARQUES RODRIGUES, Marie NÜNES une centenaire!(1594-1694) 
  dont le mari était Anthoine RODRIGUES GRADIS. Ailleurs, dans un ouvrage 
  sur la vie des frères Péreire, l'auteur fait dire à Rébecca 
  Lopès Fonseca leur mère, au moment de sa mort en 1829, "souvenez-vous 
  toujours que vous êtes les petits-fils de Jacob RODRIGUES PEREIRE" 
  et à un autre endroit du même livre: "la famille, cela 
  signifiait d'abord et avant tout Jacob RODRIGUES PEREIRA, fils de Jean Abraham 
  RODRIGUES et de Léonor Abigaïl HENRIQUES RODRIGUES".
  
  Cette revendication d'appartenance, même éloignée, 
  à une des dynasties royales les plus célèbres du Portugal 
  explique probablement l'apparition au 19ème Siècle de ce badge 
  dans le blason de la Famille RODRIGUES HENRIQUES. Notre aïeul Edouard Georges 
  Rodrigues Henriquès a suivi la mode de l'époque: dans un souci 
  d'insertion sociale et de respectabilité, il était de bon ton 
  dans le milieux de la haute bourgeoisie d'affaires de se doter de titres de 
  noblesse qu'ils fussent germaniques ou pontificaux ! À défaut 
  de titre quelquefois difficile à se procurer, un blason prestigieux faisait 
  l'affaire.