Louis Marie "Eugène" RODRIGUES HENRIQUES
(alias Erastène Ramiro)




De Bernard (décédé avant 1659) puis Bartolomé Rodrigues à Moyse qui semble avoir été le premier à porter le nom de Rodrigues Henriques, d’Isaac « Le Poudraire » à Daniel, de Moîse "Chevalier" à Jacob Hippolyte, Louis Marie «Eugène» Rodrigues Henriques descend d’une longue lignée d’exilés portugais chassés par l’Inquisition aux alentours du XVIème siècle.

Véritable nébuleuse essaimant dans de multiples directions, une branche va d’abord créer une communauté israélite dans la ville de Bordeaux. Puis, conservant ou abandonnant la religion juive pour le catholicisme, certains vont monter vers la capitale en délaissant volontiers la dénomination Henriques pour devenir de preux Rodrigues…

Guy Fargette raconte ainsi la douloureuse stupéfaction de Rebecca Lopez Fonseca venue rendre visite à son fils Emile Pereire chez ses cousins Rodrigues et constatant que « ceux-ci ont pris leur distance avec la religion de leurs ancètres, tout en observant mollement les préceptes, à l’image de nombre de leurs coreligionnaires ». Ce fut précisément le cas d’Eugène qui, né à Paris le 18 mai 1853, embrassa la carrière juridique à l’instar de son père, Jacob Hippolyte, avocat à la Cour Impériale. Lui-même avocat à la Cour d’Appel de Paris, il en devint Bâtonnier le 27 juin 1911.

Parallèlement à cette activité, Eugène désormais Rodrigues, personnage cultivé et d’une grande ouverture d’esprit s’intéressait tout particulièrement aux beaux livres et aux dessins anciens.De 1896 à sa mort, il est le Président du Club des Cent Bibliophiles créé par M. Piat l’année précédente.Il fut aussi, peut-être le créateur, en tout cas un membre influent de la Société de Reproduction des tableaux de Maîtres dont il posséda bientot une impressionnante collection. Ami de J.Doucet, Groult, Michel-Lévy, il s’éprit d’abord des dessinateurs allemands et néerlandais de la fin du XVème ou du début du XVIème siècle, des architectes de vitraux que connut ensuite la Suisse puis des vignettistes du XVIIIème siècle.

Mais, ce sont ses contemporains qui inspirèrent le plus ses talents de bibliographe : sous le nom d’Erastène Ramiro, il signa notamment des ouvrages aussi précis que vivants sur Félicien Rops et Louis Legrand dont il publia par ailleurs les Catalogues de l’œuvre gravé et lithographié. Possédant ce don de comprendre une époque, il fait délicieusement revivre dans le livre qu’il a consacré à la gloire de Rops ( « dont la correspondance nous révèle par ailleurs en lui un joyeux compagnon de débauche »- J.P Morel)) le Paris suranné et charmant oû Judith chantait, oû Delvau écrivait Les Cythères parisiennes et où A.Dennetier "organisait des luttes falottes entre les brokendown de Longchamp et d’Auteuil"

Svelte, élancé, distingué portant monocle et barbe fleurie sur le portrait qu’en a fait P. Mathey, c’est probablement ce côté artiste qui rapprocha sa famille de celle de son contemporain, Henri Lerolle dont le fils cadet épousera en secondes noces l’une des deux filles jumelles d'Eugène Rodrigues Henriques. H. Lerolle, peintre de renom à la fin du XIXème siècle, est d’abord reconnu comme un rénovateur de la peinture religieuse dont il était parvenu à rajeunir le vieux thème. Puis, devenu portraitiste, paysagiste préfigurant le courant impressioniste, décorateur (Amphithéatre de la Sorbonne, Grand Salon de l’Hotel de ville de Paris, c’était à l’époque un personnage « quasi officiel » dont les œuvres figurent dans plusieurs musées français et étrangers dont le MET de New-York.

Tenant salon dans son hôtel particulier de l’avenue Duquesne, il entretenait des relations amicales avec ceux des artistes de son temps qui atteignirent la célébrité : peintres comme Renoir, Degas, Puvis de Chavannes, Maurice Denis (qui lui consacra un ouvrage : « Henri Lerolle et ses amis »), Berthe Morisot, poètes et écrivains comme André Gide et Albert Samain ou encore musicien comme Vincent d’Indy, Claude Debussy ou Ernest Chausson qui le consultait souvent sur les possibilités du violon pour ses compositions car Henri en jouait aussi. Tous deux, grands amis, étaient beaux-frères, ayant épousé deux sœurs Escudier. Avec Madeleine, Henri Lerolle eu deux filles, Yvonne et Christine, peintes à plusieurs reprises par Renoir et qui, à leur tour, épousèrent deux frères Rouart.

De ses deux fils, le second, Guillaume, était un homme délicieux, cultivé, non conformiste et original : après quelques tribulations l’amenant de Chine aux Etats Unis pour y vendre du roquefort, il en était revenu comme représentant français de la section artistique du Carnegie Hall de Pittsburg. Chargé d’organiser chaque année une exposition de peinture dans un pays européen, il fut en contact avec les peintres contemporains les plus en renom et les plus talentueux. C’est peut-être par ce biais artistique qu’il fit un jour la connaissance des jumelles d’Eugène Rodrigues et Julie Caroline Vacheron : en 1920, il épousait Suzanne, veuve de Jacques Prot, l’un des héritiers du parfumeur Lubin, mort au champ d’honneur en 1914 juste avant que naisse sa fille, Aline, future épouse de Michel Marotte ; de ces secondes noces naissait Vincent Lerolle. De son côté, Marguerite convolait avec Henri Meuriot, le psychiatre qui avait succédé à son père à la célèbre clinique du docteur Blanche où tant de personnalités ont défilé de Nerval à Maupassant, de la Comtesse de Castiglione, maîtresse de Napoléon III, au chirurgien Jobert de Lamballe, des Halévy à Gounod ….et tant d’autres connus ou inconnus !

Le 19 avril 1928, Eugène Rodrigues Henriques s’éteint après 74 ans d’une vie bien remplie ; sa magnifique collection de livres et d'estampes fait l’objet de trois grandes ventes à Drouot en novembre 1928 (Peintures, Aquarelles, Dessins, Enluminures, Gouaches du XIIIème au début du XIXème siècle), décembre 1928 (Beaux livres modernes illustrés) et enfin Février 1929 ( Estampes et Dessins anciens et Modernes, Autographes, Livres sur les Arts, etc…): ses héritières n’en conserveront que ce qu’elles ont pu y racheter….Peut-être y avait-il quelques dettes ?

Pour voir son portrait

Jacques-Henry MAROTTE

Bibliographie:
• Catalogue descriptif et analytique de l’œuvre gravé de Félicien Rops, ill. F. Rops, et d’après Rops par Jean La Palette et Louis Legrand, Paris, L. Conquet, 1887, sera suivi d’un : Supplément au Catalogue de l’œuvre gravé, ill. F. Rops, et d’après Rops par Armand Rassenfosse, Paris, H. Floury, 1895
• L’œuvre lithographié de Félicien Rops, Paris, L. Conquet, 1891
• Cours de danse fin de siècle, [Érastène Ramiro], 11 eaux-fortes de Louis Legrand, Paris, E. Dentu, 1892, 60 p.
[paru d’abord in Gil Blas, supplément illustré) : “ Les Excentricités de la Danse ”, signé Rodrigues, Gil Blas, supplément illustré, 1er mai 1891 ... signé “ V. R. ” [?], Gil Blas, supplément illustré, 23 mai 1891...]
• Louis Legrand, peintre-graveur. Catalogue de son œuvre gravé et lithographié, Paris, H. Floury, 1896
• Louis-Auguste Lepère, peintre et graveur, Paris, La Maison du Livre, 1900
• La Faune parisienne, texte signé “ Eugène Ramiro ”, 20 eaux-fortes en couleurs de Louis Legrand, Paris, Gustave Pellet, 1901 - 130 ex.
• À propos de reliures, pour servir d’introduction au 6ème album des reliures d’art de Charles Meunier, 1903
• Études sur quelques artistes originaux. Félicien Rops, Paris, Gustave Pellet & Henri Floury, 1905

Bibliophilie
(A) membre de la Société des Amis des Livres : ---> 3 livres
• n° 10 Paris qui crie (petits métiers). Notices par Albert Arnal, Henry Spencer, Ashbee, Jules Claretie, Abel Giraudeau, Henry Houssaye, Henri Meilhac, Victor Mercier, Eugène Paillet, Jean Paillet, Roger Portalis, E. Rodrigues. Préf. de Henri Beraldi. 1 vol. petit in-4°, 1890. 30 dessins en couleurs de Pierre Vidal, tirés au patron. Imprimé par G. Chamerot
• n° 13 Lorenzaccio, drame par Alfred de Musset, 1 vol. in-8°, Paris, 1895. Dessins en couleurs d’ Albert Maignan, reproduits par Ducourtioux et Huillard, à l’aide de quadruples clichés typographiques sur zinc. Imprimé par A. Lahure (à son initiative)
• n° 15 Quinze histoires d’Edgard Poë, trad. par Baudelaire, 1 fort vol. grand in-8°, Paris, 1897. Illustrations hors-texte dessinées et gravées par Louis Legrand (15 eaux-fortes). En-têtes et culs-de-lampes de Louis Legrand, gravés en relief sur zinc par Ducourtioux et Huillard. Imprimé par Chamerot et Renouard. (à son initiative et celle de Delafosse)

(B) président de “ Les Cent bibliophiles ” de 1896 à 1928 ---> 20 livres publiés
1. BAUDELAIRE (Charles). Les Fleurs du Mal. Suite de 23 compositions de divers artistes [?]
(Le Comité renonça à la publication de ce premier essai d'illustrations des Fleurs du Mal, mais une suite de ces 23 planches a été distribuée aux sociétaires en décembre 1896.)
2. DELORME (Hugues). Quais et Trottoirs. 13 lithographies en couleurs, de Heidbrinck. Paris, imprimé pour les Cent Bibliophiles (Imprimerie de Chamerot et Renouard), 1898. Grand- in-8°.
Ce volume, tiré à 115 exemplaires numérotés, a été distribué aux sociétaires (1895-1897) en juin 1898.
3. BAUDELAIRE (Charles). Les Fleurs du Mal. Illustrations de Armand Rassenfosse. Paris, pour les Cent Bibliophiles (Imprimerie de Chamerot et Renouard), 1899.
Petit in-4°. Texte encadré de filets rouges ; 160 eaux-fortes, 7 frontispices et 163 culs-de-lampes en couleurs.
Le premier fascicule a été distribué aux sociétaires (1895­1897) en mai 1899, le second en avril 1900, le troisième en mars 1901, et la couverture au mois de mai de la même année. Ce volume a été tiré à 115 exemplaires numérotés.
4. MUSSET (Alfred de). Mademoiselle Mimi Pinson. Profil de grisette. (18 eaux-fortes en couleurs, par François Courboin. Paris, les Cent Bibliophiles (Imprimerie de Lahure), 1899. Petit in-8°.
Ce volume, tiré à 125 exemplaires numérotés, a été distribué aux sociétaires (1899) en novembre 1899.
5. MÉRIMÉE (Prosper). Carmen. Introduction par Maurice Tourneux. Illustrations de Alexandre Lunois. (170 lithographies en couleurs). Paris, les Cent Bibliophiles (Imprimerie de Lahure), 1901. Petit in-8°, VIII-172 p.
Cet ouvrage, tiré à 125 exemplaires numérotés sur papier vélin, a été distribué aux sociétaires (1900) en avril 1902. Le tirage à part des illustrations (lithographies avant la lettre) forme un album avec titre spécial.
6. MAUCLAIR (Camille). Les Camelots de la pensée [inédit]. Bois en couleurs de Maurice Delcourt. Paris, les Cent Bibliophiles. Imprimerie de Renouard (pour le texte) et de Lahure (pour les bois), 1902. Grand in-8° / Petit in 4° ?, 66 p.
Ce volume, tiré à 150 exemplaires numérotés sur papier vélin, a été distribué aux sociétaires (1901) en novembre 1920.
7. HUYSMANS (J.-K.). À Rebours. 220 gravures sur bois en couleurs de Auguste Lepère. Pour les Cent Bibliophiles, Paris. (Imprimerie - presse à bras de Auguste Lepère), 1903. Grand in-8°, XVIII-230 p.
La première fonte du caractère, dessiné par George Auriol, gravé par Georges Peignot, a servi à la composition du texte, imprimé en plusieurs couleurs. Les pages sont ornées de bandeaux, vignettes et culs-de-lampe.
Ce volume, tiré à 130 exemplaires numérotés sur papier vélin de Rives, Blanchet et Kléber, filigrané au titre de la Société “Les Cent bibliophiles”, a été distribué aux sociétaires (1902) en février 1904.
8. MARX (Roger), La Loïe Fuller. 17 estampes modelées [gypsotypies en couleurs] de Pierre Roche. Pour les Cent Bibliophiles, Paris. (Imprimerie Charles Hérissey, Évreux), 1904. Petit in-4°, en feuilles, 26 p., fig. en relief
Ce volume, tiré à 130 exemplaires numérotés sur papier vélin, a été distribué aux sociétaires (1901) en juillet 1904.
9. MAUPASSANT (Guy de). Cinq contes parisiens. Illustrations (83) de Louis Legrand. Paris, pour les Cent Bibliphiles, 1905. (Texte imprimé par Renouard ; les eaux-fortes originales de Louis Legrand tirées par Leroy). Grand in-8°. Illustré d’un frontispice, de 5 eaux-fortes en couleurs hors texte et de 77 eaux-fortes tirées en bistre dans le texte.
Ce volume, tiré à 130 exemplaires numérotés sur papier du Japon à la forme, a été distribué aux sociétaires (1903) en juillet 1905.
10. MOUREY (Gabriel). Fêtes foraines de Paris. Gravures d'Edgard Chahine (110). Paris, 1906. (Philippe Renouard, imprimeur ; les gravures tirées par A. Routy). In-8°, en feuilles (étui). 110 eaux-fortes originales tirées dans le texte.
Ce volume, tiré à 130 exemplaires numérotés sur papier vélin teinté, a été distribué aux sociétaires (1904) en février 1907.
11. RÉGNIER (Henri de). Trois Contes à soi-même. Miniatures (40) de Maurice Rey / Ray ?, gravées par A. Bertrand. Paris. Pour les Cent Bibliophiles, 1907. (Imprimerie de Lahure ; les gravures tirées par Eugène Delâtre). In-4° / Grand in 8° ?, 71 p. en feuilles. Portrait-frontispice et 40 eaux-fortes gravées en couleurs.
Ce volume, tiré à 130 exemplaires numérotés sur vélin de Rives, a été distribué aux sociétaires (1905) en février 1908.
12. NERVAL (Gérard de). Histoire de la Reine du Matin et de Soliman, prince des Génies. Les Cent Bibliophiles. The Eragny Press, “ The Brook ” Hammersmith, London, W. 1909. Cette légende, extraite du Voyage en Orient, a été imprimée pour les Cent Bibliophiles. Les illustrations (33), dont 12 lettrines en couleurs rehaussées d'or, dessinées par Lucien Pissarro et gravées sur bois par Esther et Lucien Pissarro. Petit in-4° / in-8° ? (22,3/14,3). Frontispicez et figures en noir et en couleur.
Volume relié en veau gris souple, avec ornements dorés à répétition sur les plats (composition de Pissarro) non rog., emboîtage.
L’illustration se compose de 18 vignettes de L. Pissarro, gravées sur bois par Esther et lucien Pissarro, et imprimées en couleurs, lettres ornées tirées en noir.
Ce volume, tiré à 130 exemplaires numérotés sur papier vélin d’Arches, a été distribué aux sociétaires (1906) en novembre 1909.
13. THÉOCRiTE (Oeuvres de). Traduction nouvelle de Paul Desjardins. Eaux-fortes (93) par Armand Berton. Paris, Société des Cent Bibliophiles, 1910. (Imprimerie nationale). Les eaux-fortes par Eugène Delâtre. Grand in-8°. 92 eaux-fortes originales, dont 31 hors-texte.
Ce volume, tiré à 130 exemplaires numérotés sur papier vélin d’Arches, a été distribué aux sociétaires (1907) en décembre 1911.
14. ZOLA (Émile). Germinal, illustré de bois en camaïeu (130) par Paul-Émile Colin. Pour les Cent Bibliophiles. Paris, 1912. (Imprimerie G. de Malherbe). 2 volumes grand in-8°.
Ces volumes, tirés à 120 exemplaires numérotés sur papier vélin d’Arches, ont été distribués aux sociétaires (1908-1909) en décembre 1912.
15. ADAM (Paul). Le Serpent noir. Eaux-fortes et pointes sèches de Malo Renault (108). Paris. Pour les Cent Bibliophiles, 1913. (Imprimerie de Philippe Renouard ; les gravures tirées par Vernant sur les presses de A. Porcabeuf). Grand in-8°.
Ce volume, tiré à 130 exemplaires numérotés, a été distribué aux sociétaires (1910-1911) en décembre 1913.
16. FRANCE (Anatole). Les Opinions de M. Jérôme Coignard, recueillies par Jacques Tournebroche et publiées par Anatole France. Les Cent Bibliophiles. Paris, 1914. 73 illustrations sur bois de Louis Jou tirées par Émile Féquet. (Imprimerie G. de Malherbe et Cie). In-4° (23/30), couv. ill.
73 gravures sur bois (dont 24 hors-texte, en-têtes et culs-de-lampe) dessinées et gravées par Louis Jou. Toutes les pages encadrées d’un filet rouge.
Ce volume, tiré à 130 exemplaires sur papier vélin de Rives, numérotés et nominatifs (nom du premier propriétaire), a été distribué aux sociétaires (1912) en novembre 1915.
17. VERHAEREN (Émile). Les Blés mouvants. Bois de Georges Le Meilleur (84). Pour la Société des Cent Bibliophiles, Paris, 1918. (Imprimerie de Émile Féquet). In-4°. 80 bois (dont 19 hors-texte). Portrait de Verhaeren par A. Rassenfosse ajouté (tiré à 120 ex.).
Ce volume, tiré à 120 exemplaires numérotés sur papier du Japon, a été distribué aux sociétaires (1913-1914) en janvier 1919.
18. BARRÈS (Maurice). Le jardin de Bérénice. Pointes sèches en couleurs de Malo Renault. Les Cent Bibliophiles, Paris, 1922. (Imprimerie de Frazier-Soye; les pointes sèches tirées sur les presses de A. Porcabeuf). Grand in-8°.
Ce volume, tiré à 130 exemplaires numérotés, a été distribué aux sociétaires (1915-1920) en février 1923.
19. FRANCE (Anatole). Thaïs. Les Cent Bibliophiles, Paris, 1924. Bois en couleurs dessinés et gravés par Louis Jou. (Émile Féquet, pressier), caractères Louis Jou et Bosvieil. Grand in-8° (19,5/27), X-228 p., couv. en coul., fig. et pl. gravées sur bois en coul. Ouvrage imprimé avec les caractères Jou et Bosviel, orné de 142 bois en couleurs de Louis Jou.
Ce volume, tiré à 135 exemplaires sur papier vélin, numérotés et nominatifs, a été distribué aux sociétaires (1921-1924) en mai 1924.
20. LA FONTAINE. Quelques fables, préface de Albert Thibaudet, illustrées par Jules Chadel de gravures sur bois de fil et imprimées à l'eau, selon la méthode japonaise par M. Urishibara, artiste réputé de Tokio. Les Cent Bibliophiles, Paris, 1927. Imprimerie Maurice Darantière, Dijon. In-4° (32,3/24,5), XV-105 p. en feuilles.
L’illustration se compose de 71 compositions de Jules Chadel gravées sur bois par Germaine de Coster et tirées à la main suivant la méthode japonaise.
Ce volume, tiré à 121 exemplaires numérotés sur papier du Japon ancien à la forme, a été distribué aux sociétaires en 1928.

Et encore :
• Hans Christian Andersen, Histoires et aventures, préface de Eugène Rodrigues - eaux-fortes originales et bois dessinés par Alexandre Lunois, Paris, achevé d’imprimer sur la presse à bras d’A. Lunois le 24 décembre 1909 par Émile Féquet Gr. in-8°, XV-206 p.
• Les Maîtres illustrateurs Auguste Lepère, Dagnan-Bouveret, Albert Robida, Georges Jeanniot, Luc-Olivier Merson, Pierre Vidal, Georges Rochegrosse, Jules Chéret, Steinlen, Charles Waltner, Louis Legrand, Edmond Rudaux
texte par : Eugène Rodrigues, L. Thévenin, Octave Uzanne, M. Guillemot, J. de Marthold, Camille Mauclair, Louis Morin, de Crauzat, Bouyer, L. Roger-Milès.
Petit in-4° cart. demi-toile, bradel, non rogné, couv. impr. avec 268 illustrations dans le texte et 26 planches hors texte, dont 4 en deux états, gravées à l’eau-forte, sur bois, etc. en noir et en couleurs. Paris, Blaizot, 1909.
Tirage unique à 50 exemplaires numérotés de 1 à 50 sur papier de chine, dont 46 exemplaires seulement ont été mis dans le commerce à 75 fr.

ventes après sa mort :
Peintures, aquarelles, dessins, enluminures, gouaches du XIIè au XIXè s., nov. 1928
Beaux-livres modernes illustrés, déc. 1928
Estampes et dessins anciens et modernes. Autographes. Livres sur les arts... fév. 1929

Donna au Louvre en 1919 la Marche des cavaliers polonais de Roelandt Savery (Holl., fin XVIè) ; en 1921, une Pietà de l’Écolle allemande du XVè siècle et “ plusieurs dessins ”. (Les donateurs du Louvre, 1989, p. 307)