Emile BOREL
(Emile-Felix-Edouard-Justin Borel 1871-1956)

Fils d'Honoré Borel, pasteur, originaire de Montauban, et d'Emilie Teissie-Solier de Saint-Affrique. Né le 7 janvier 1871 à Saint-Affrique. Normalien (ENS) en 1889 (notice en 1957).

Enfant prodigue, passionné par les mathématiques, il reçoit une bourse pour le lycée Louis-le-Grand, et à 18 ans, il est reçu 1er au Concours Général, à l'Ecole Polytechnique et à l'Ecole Normale Supérieure. En accord avec son père, il opte pour cette dernière car l'argent et la recherche l'intéressent moins que la recherche.

Bel homme, brun, avec des yeux dorés. Il épouse le 12 octobre 1901 à Saint-Germain en Laye, Marguerite Appell, alias Camille Marbo, fille du mathématicien Paul Appell et d'Amélie Bertrand. Il habitait alors 30 boulevard Saint-Germain.

Avant même d'avoir soutenu sa thèse, il est nommé à 22 ans Maître de Conférences à l'Université de Lille, puis à 26 ans à l'Ecole Normale Supérieure. En 1909, il fut nommé à une chaire de Théorie des Fonctions créée spécialement pour lui à la Sorbonne qu'il tint jusqu'en 1941. En 1910, il devint Directeur de l'Ecole Normale Supérieure. En 1921, il fut élu à l'Académie des Sciences dont il devint Président en 1934.

Emile Borel est un mathématicien constructiviste et, avec Baire et Lebesgue, il est le fondateur de la théorie de la mesure et de l'étude moderne des fonctions. Il entreprend d'ailleurs une Collection de Monographies sur la théorie des fonctions qui comprend 50 volumes, dont 10 rédigés par lui-même. Il est aussi le premier à développer, dès 1899, une étude systématique des fonctions divergentes..

Après la Première Guerre Mondiale, chargé d'une chaire de Calcul des Probabilités, il consacre son énergie à développer ce domaine et ses liens avec la physique mathématique. D'ailleurs il est pour beaucoup dans la création de l'Institut Henri Poincaré en 1928, consacré à ces deux disciplines. Emile Borel reçoit de nombreuses distinctions dont la médaille d'or du CNRS dont il est le premier récipiendaire à sa création en 1955.

Parallèlement à sa carrière scientifique, Emile Borel entreprend une carrière politique. Il adhère au parti républicain-socialiste de Briand et Painlevé, publie en 1924 un important ouvrage La Politique Républicaine, et se fait élire député de Saint-Affrique (1924-1936), maire et conseiller général. Il devient même Ministre de la Marine du 17 avril au 25 novembre 1925.

Engagé dans la Résistance, il est arrêté pendant un mois par les Allemands. Médaille de la Résistance. Grand-Croix de la Légion d'Honneur.

Il meurt le 3 février 1956 à Paris. Le Times de Londres publie sa nécrologie qu'on lira ici.

Et voici son album de photos.

Principales œuvres:

Borel, E. Leçons sur les fonctions méromorphes. Paris: Gauthier-Villars, 1903.

Borel, E. Leçons sur les fonctions entières. Paris, 1921.

Borel, E. Collection de monographies sur la théorie des fonctions, 9 vols. Paris: Gauthier-Villars, 1897-1922.

Borel, E. L'espace et le temps. Paris: Presses Universitaires de France, 1949.

Borel, E. Traité du Calcul des probabilités et de ses applications, 4 vols. Paris: Gauthier-Villars, 1924-1952.

Borel, E. Collection de monographies sur les probabilités. Paris: Gauthier-Villars.

Borel, E. Valeur pratique et philosophie des probabilités. Paris: Gauthier-Villars, 1939.

Borel, E. Le jeu, la science et les théories scientifiques modernes. Paris: Gallimard, 1941.

Borel, E. L'évolution de la mécanique. Paris: Flammarion, 1943.

Borel, E. Les probabilités et la vie. Paris: Presses Universitaires de France, 1943.

Borel, E. Les paradoxes de l'infini. Paris: Gallimard, 1946.

Borel, E. Le hasard. Paris: Presses Universitaires de France, 1948.

Borel, E. Les nombres premiers. Paris: Presses Universitaires de France, 1953.

Borel, E. L'imaginaire et le réel en mathématiques et en Physique. Paris: Albin Michel, 1952.

Borel, E. Oeuvres d'Emile Borel, 4 vols. Paris: CNRS, 1972.

Borel, E. and Deltheil, R. Probabilités, erreurs, 12th ed. Paris: Armand Colin, 1962.